LE CITOYEN DE MARCHÉ

1 LES EXPANSIONS DU SYSTEME

L’expansion illimitée, pluriforme et omnidirectionnelle est un caractère essentiel, le carburant même  de notre système économique:  l’économie de marché. 

1.1 Expansion horizontale et verticale 

La fin du colonialisme et l’avènement des ‘tigres asiatiques’ marquaient la fin d’une économie qui vivait de sa simple expansion horizontale, c’est-à-dire la multiplication du nombre de consommateurs pour un nombre limité de produits (produits de base, ainsi que produits de luxe comme voitures, postes télé, voyages). 

L’issue de cette crise résidait dans l’expansion verticale, donc la croissance de la consommation par personne. Cette stratégie n’arrivait pas non plus à satisfaire la course au profit par le biais d’une production sans cesse. Cette constatation est vraie aussi pour la reprise de la première stratégie auprès des anciens pays communistes (URSS, Europe de l’Est). Même si l’ouverture de ces pays (y compris la Chine) vers un système d’économie de marché prolongera sans doute les expansions verticales et horizontales dans ces pays-là, la logique du système de marché ne peut s’y arrêter. 

Au début des années ’90 il devenait clair que l’expansion (et le profit, but essentiel de cette expansion), devrait se confirmer par d’autres méthodes.

La troisième phase est celle de l’expansion en profondeur. Elle mène à  une société de marché.

1.2 Société de marché

En effet, pour que notre économie de marché s’épanouisse complètement et sans restrictions,  l’économie marchande au sens strict ne suffit pas à garantir la survie du système. Il faut que chaque secteur de notre societé soit pénétré des principes du marché, se comporte comme tel et s’y identifie. Il faut que les principes du marché (p. ex. libre compétition, expansion, profit) soient considérés comme ‘normaux’, comme principes de conduite pour toute la société et non seulement pour la sphère marchande. L’expansion en profondeur donne naissance à la société de marché, dans laquelle aucun secteur n’est à l’abri des rouages du marché: prisons, sécurité, énergie ménager, distribution d’eau, transport commun, la poste, l’éducation tertiaire. Quoi qu’on en dise, la ‘libéralisation’ de tous les services est bel et bien le but du GATS. L’exigence minimale soumet chaque type de service à la compétition du marché libre, aussi bien au plan national qu’au plan international. 

Si certaines activités, comme l’administration de l’Etat ou l’éducation secondaire, ne se négocient pas au marché libre, elles sont pourtant soumises à la philosophie et aux règles de l’économie de marché. En effet, des systèmes d’évaluation et de promotion, de différentation salariale, de compétition interne, de buts commerciaux, de privatisations partiales, etc. favorisent la pénétration des normes du marché.

La popularité des pages boursières et d’émissions financières, la publicité auprès de l’épargnant moyen  en faveur de spéculations ou d’investissements à risque, mais surtout la politique qui consiste à soustraire la sécurité sociale (p.ex. pensions), les soins de santé et l’éducation à la communauté  (tout en les masquant comme des ‘libertés’ au niveau de l’individu ainsi ‘responsabilisé’), est preuve du succès phénoménal de cette société de marché qui considère n’importe quelle activité humaine, n’importe quel besoin, n’importe quelle resource, comme un marché et comme source de profit. 

Cependant, la société de marché n’est pas la phase finale de notre système expansionniste. 

1.3 Citoyen de marché

En effet, depuis quelque temps, nous sommes témoins de la nouvelle phase de cette expansion: l’individu de marché, conséquence incontournable et logique de la société de marché; incontournable parce que il serait illusoire de vouloir placer le marché libre en quarantaine, comme si on pouvait scinder une société en deux: une sphère  marchande appliquant les principes de marché, une deuxième sphère comprenant l’intérêt général et la vie privée ou s’appliquent d’autres principes. 

Le citoyen de marché n’est pas seulement l’individu qui joue à la bourse, mais aussi celui qui est lui-même objet de spéculation; ce n’est pas seulement un individu qui investit, mais il est aussi investissement, une valeur avec ses propres hausses et baisses. Le citoyen de marché est celui qui a intériorisé les principes du marché et qui est donc devenu un marché en soi, obéissant, comme personne privée, comme être humain, à toutes ses lois.   

Les autorités, influencés eux-mêmes par le système de marché, ont fait plusieurs grands pas en arrière; c’est donc à l’individu – que l’on appelle maintenant ‘responsabilisé’ – de prendre en main son éducation, sa formation, sa sécurité sociale, ses transports, ses loisirs, ses assurances, etc.

1.4 Le perdant

Tout en multipliant les libertés, tout en élargissant le champs des égalités (y compris pour les animaux!), nous sommes en train de perdre très rapidement la fraternité (ou solidarité), dont la citoyenneté consititue un élément fondateur dans notre type de société.

Pourtant, c’est là que se joue l’humanité: comme l’a dit Jacques Attali, la liberté et l’égalité sont des droits, tandis que la fraternité est un devoir supposant un effort, une volonté, une direction, donc une certaine idée de l’homme et de la convivialité. Après avoir conquis des libertés et des égalités, c’est par la fraternité que l’Homme et chaque individu peuvent donner sens à leur vie et à la société. 

2 DEUX PROMESSES

Malgré le succès indéniable de la société de marché et le nombre croissant de citoyens de marché, force est-il de constater que beaucoup d’individus hésitent à entrer dans l’arène du système de marché. C’est pourquoi deux promesses sont faites pour stimuler la participation des hésitants: le profit inidividuel et  le mérite individuel.

Les dégâts pour la fraternité, et donc pour la citoyenneté, sont considérables.

2.1 Première promesse: le profit

La première promesse, le profit individuel, se comprend facilement: le système de marché est un jeu sans perdants. Chaque participant y gagne. Pendant quelques années, cet incroyable paradoxe d’un jeu sans perdants se vendait facilement parce qu’il allait s’accorder avec les succès boursiers des années 90.  

Afin de prolonger ce jeu et de pouvoir tenir cette promesse, il faut que le gâteau à partager s’agrandisse sans cesse. La croissance n’est même pas un alibi, mais une fatalité. Le volume du gâteau devient plus important que le partagement. Par conséquent, la fraternité, la solidarité et la citoyenneté y perdent énormément.  

2.2 Deuxième promesse: le mérite

La deuxième promesse, le mérite individuel, est aussi dangereuse. La méritocratie est une vraie idéologie qui nous dit que chacun occupe la place qu’il mérite. N’oublions donc pas que le perdant lui aussi occupe la place qu’il mérite! C’est le système anglo-saxon, cocktail de protestantisme et de capitalisme, système qui réduit un problème collectif et social à un problème individuel d’ordre moral! Cette  ‘responsabilisation’ de l’individu est contraire à la solidarité, parce que l'individu est le seul responsable de la place qu’on occupe. Si on est individuellement responsable, c’est que la méritocratie est présentée comme neutrale et objective. Si c’est vrai que le jeu de la méritocratie est ouverte à tous, il ne faut jamais oublier que la méritocratie est le jeu préféré d’une certaine classe, celle qui a inventé le jeu, maîtrise ses règles, la préfère à tout autre jeu – et, depuis l’effondrement du système communiste, la juge comme le seul jeu possible et pensable. 

On en déduit que le perdant est inapte de nature et que, de suite, la solidarité avec les perdants n’est pas une obligation, ni un droit, mais une faveur. La charité en est une expression populaire, très répandue dans les cultures anglo-saxons. 

Inversément, les droits découlent des victoires, expliquant la supériorité morale de l’élite méritocratique.    

Le résultat final est une version ‘fair-play’ du ‘survival of the fittest’ (la loi du plus fort),  le retour du darwinisme social. Ne confondons donc jamais méritocratie et démocratie.

3 LE RETOURNEMENT DES VALEURS

Objectivité et neutralité ou pas, les joueurs veulent bien attribuer leur victoire à la méritocratie mais pas leur défaite. En plus, les perdants organisent la contestation et, curieusement, font appel aux autorités et l’intérêt public pour corriger le système qu’ils mettent donc en question. Autrement dit, les conséquences pourtant logiques de cette course par élimination sont considérées comme injustes, inacceptables  et  éthiquement incorrectes. 

La réponse des avocats du système libre renvoie de nouveau à un darwinisme simplifié et faux: le marché libre et la société libre sont présentés comme l’état naturel des choses. Autrement dit: on n’y peut rien et ça ne sert donc à rien de s’y opposer. 

Cette réponse dissimule que le système libre n’accepte donc pas qu’on critique sa morale ‘sui generis’,  parce que cela l’obligerait de se légitimer – ce dont il n’est pas capable. Pourquoi pas? Parce que, logiquement, il ne peut y avoir une explication de l’état naturel des choses, seul une constatation: c’est ainsi. Contester ou rejeter l’état naturel des choses serait donc illogique et aussi inutile. 

Sachant très bien que cette position est fausse et donc impossible à tenir à long terme globalement, voyant aussi que la contestation continue, le marché libre et la société libre ont fait un effort de justification inédit:  le retournement complet des valeurs.

Les valeurs retournées sont dorénavant présentées comme ‘normales’. Ce sont les valeurs qu’on retrouve dans la nature, symbole omniprésente et éternelle de l’état naturel des choses. Ainsi, on ne dit pas que l’état naturel des choses ‘est’, on avance une justification morale. Pour être une personne morale, il suffit de suivre l’exemple de la nature.

Ce retournement se fait en deux phases.

3.1. Les traits pervers

D’abord, l’individu est soumis aux traits pervers de l’homme, c’est-à-dire à des caractéristiques normalement refoulées, défendues ou sublimées, comme mensonges, tromperies, méfiance, égoisme, etc. Ces traits atteignent le statut d’éthique normale et exemplaire grâce à l’influence massive de la combinaison jeu & écran. En effet, des programmes comme Big Brother et autres Loft Story nous montrent précisément ce monde à l’enverstout en prétendant qu’il s’agit du monde réel, donc normal. Pourtant, ces programmes nous montrent des comportements éthiques que chaque parent condamne.

Les producteurs de ce type de programme répliquent qu’il ne s’agit là que d’un jeu. Aucune raison de prendre cela au sérieux, mesdames et messsieurs. Or, chaque jeu a son arbitre qui veille au respect des règles et aucun jeu n’accepte des règles perverses. Sont punies dans chaque jeu, des ‘fautes’ comme tricheries, mensonges, sabotages… En introduisant un ‘jeu’ qui ne suit pas l’essentiel du jeu même, les avocats de l’individu de marché nous prouvent justement qu’ils ont bien renversées, puis retournées les valeurs.

Autre exemple: dans ‘Big Borther‘, le vote symbolise l’anti-démocratie. Ici, le vote est toujours élimination et non élection. Ces éliminations ne donnent aucune direction aux survivants, puisque leur seul but est de survivre et non de vivre.

3.2. La réalité 

Phase deux de l’opération: présenter les valeurs renversées comme la réalité, une réalité qui peut se confirmer dans l’expérience quotidienne de l’état naturel des choses. C’est vrai que, nonobstant la culture, l’éducation, l’éthique et l’intelligence, les hommes s’entretuent, trichent, mentent, violent, font la guerre ... Or, il est vrai aussi que chaque société s’engage justement à éliminer, minimaliser et punir de telles attitudes. C’est finalement en quoi existe la culture, l’éducation et l’éthique: la lutte contre certaines  potentialités de l’homme, de chacun d’entre nous. Cela, les défenseurs du système de marché ne le disent pas, ils confondent volontiers potentialités et possibilités, ce qui peut se produire et ce à quoi nous tous aspirons.

Il est clair maintant que les adeptes du système de marché prennent la nature comme alibi, comme justification. Faute d’une vraie éthique de marché, ils avancent ‘la nature’ comme explication alpha et omega. D’après eux, la vie est une ‘conquête’, une ‘lutte’, un ‘défi’. 

Ne nous étonnons pas trop. La science populaire, encore à la télévision,  nous présente la vie des animaux comme une bataille féroce entre gladiateurs, une lutte continuelle sans pitié dans un environnement hostile. Vraiment, la vie c’est pas rigolo! Cependant, comme l’a bien vu Jean-Pierre Chevènement, ‘la règle offre un refuge à la faiblesse. Elle délivre de la jungle’. 

Il nous reste encore un problème. Même si nous disons que l’Homme doit  intervenir dans la nature au lieu de la copier, nous devons nous demander si la nature n’aurait pas une éthique à nous communiquer. 

4 LE MENSONGE DES FAITS ETABLIS

Le retournement des valeurs a pour but de rendre le système de marché acceptable, puis normal. Ainsi, ‘la nature’ sert à justifier et à légitimer ce système. Or, la nature n’a aucun message éthique à nous communiquer. La nature n’a pas d’éthique. La nature consiste en  faits. Un fait établi  n’a rien de vrai ou de faux. Un fait est. Et, pour citer André Comte-Sponville: ‘Tous les faits se valent, parce que ils ne valent rien (…) Tous les faits se valent. Tout se vaut, donc tout s’annule’.  Dire que la nature a une éthique est dire que cette éthique est immanente, comme l’éthique d’un Dieu, et que l’homme n’y figure donc pas. L’Homme n’a qu’à écouter Dieu ou la Nature.  

Il faut en déduire aussi que l’homme n’est pas perfectible, que la société n’est pas perfectible. En somme, on n’y peut rien. Sauf pour des corrections minimes. Nous voilà de nouveau dans le monde de la méritocratie.

Force est de constater que cette fausse éthique des faits établis gagne du terrain. Ceci s’explique parce que notre technologie et notre science sont indispensables à notre économie de marché et que tous les trois vivent justement de faits établis. Comme nous le savons, des faits peuvent être manipulés, additionnés, multipliés, arrangés, deformés, combinés, cumulés, manipulés. Et mesurés. C’est une excellente chose pour la science, c’est utile à la technologie, cela nous permet de gérer une économie. Et puis? 

En effet, nous vivons dans  un système techno-scientifique où le perfectionnement comme révélation de la volonté est remplacé par le mesurage. Les faits mesurables se trouvent partout, aussi dans la vie quotidienne: bilans, pourcentages, rapports, statistiques, fusions, croissance, hausses, baisses, prix comparés, PBN, marges de profit, taux de rentabilité, vitesses, distances…

Ce n’est pas un hasard que les scientifiques, technologues (informaticiens, ingénieurs) et les économistes continuent à perfectionner des choses et des systèmes, tout en disant que, question Homme, on n’y peut rien à cause de l’état naturel des choses.  Sauf, bien sûr, si on peut manipuler les choses de l’homme, comme des gènes et des cellules. Perfectionnement, oui. Perfectibilité, non.

Nous vivons dans une société de cumul ou un fait en vaut un autre, détruisant l’éthique même.

Capables de se traduire en libertés par le biais d’acquis, donc de progrès, (le ‘toujours plus’); capables aussi de se traduire en égalités, les faits ne donnent jamais naissance à la fraternité ou la solidarité, parce que celle ci est qualitatif et donc immesurable, parce qu’elle surmonte les faits par sa volonté, l’effort, le courage, la direction – en un mot, parce qu’elle est éthique. 

Pourtant,  les faits établis envahissent notre éthique. Le post-modernisme dit que tout se vaut. Les ‘talk shows’ en sont un bel exemple. Apparemment démocratique parce que ‘les gens d’ici’  y trouvent une tribune, leur ‘free speech’ n’est qu’une cumulation d’opinions gratuites, non vérifiées, subjectives, faites au coin de la rue ou dans un bar après le troisième p’tit rouge,  – des ‘opinions’ qui ne sont pas formées par le désir de la recherche de la vérité. C’est pourquoi chacun y dit ce que lui plaît. Quelqu’un peut bien avancer un autre argument, mais en fin de compte il n’y a ni gagneur ni perdant. Par manque de débat. C’est le sens même de ce genre de programmes – ces ‘shows’. Comme l’a dit l’écrivain et l’essayiste flamand Stefan Hertmans: le syntaxis – donc combinaison, connections et interactivité  qui produit sens – a été remplacé par ‘parataxis’: le cumul du non-connecté, la juxtaposition, le parallélisme… 

Certains veulent nous faire croire qu’il faut accepter un environnement nommé «l’état naturel des choses».  Qu’il faut s’y inspirer au plan éthique. Inéluctable, incontournable, inévitable, éternel. Amen.  Que sera sera . Une version quasi-scientifique de Dieu, par définition ennemi de l’autodétermination et de la libre volonté. 

En plus, cet environnement est représenté par une fausse image de «la nature», où régneraient seulement compétitivité, changement, lutte, extinction, conquête, agressivité, territorialisme…  

Le règne des «faits «établis» équivaut l’absolutisme, puisque le choix est devenu superflu. Sans choix, sans perfectibilité, il ne reste que les deux issues que Camus a rejetées, Dieu ou le suicide.

Nous voilà à des années de lumière de tout ce qui nous est cher. Nous, laicques et républicains, croyons que la société est faisable, que l’homme est perfectible.  Nous croyons au choix. Un homme libre ne vit pas d’après les «faits établis» ou la dictature de «la nature». Un homme libre – ou un homme qui veut être libre – se  trouve entre réalité et possibilité. A cet endroit précis, des choix doivent être faits. Et les choix ne se valent pas. Ne s’annulent pas. Ils s’inventent et se négocient. Ils supposent la créativité, non l’imitation. 

Celui qui veut choisir sa propre morale et bâtir son monde, réalise qu’il y a plusieurs options. A ce moment, entrent la solidarité et la fraternité, pour que le choix soit le plus correct, le plus juste, le plus libérateur.

© Eddy BONTE 

HISTORIQUE

Le version originale de ce texte (en néerlandais) est une tribune libre publiée dans le quotidien flamand «De Morgen» du 06 avril 2000 sous le titre «Burgers in een ‘amoreel’ systeem», comme  réponse à un long article du rédacteur en chef. Une version légèrement adaptée fut publiée dans “MORES”, publication pédagogique, n° 233, août 2002. La traduction en catalan, “El ciutadà de mercat”, est apparu dans : “Espai de llibertat", nr. 45, primer trimestre 2007, Fundació Ferrer i Guàrdia, Barcelona. 

A LIRE 

Jacques Attali: Fraternités, Fayard, 1999.

Jean-Pierre Chevènement: La République contre les bien-pensants, Plon, 1999, p. 9 : “(…) la règle (…) offre un refuge à la faiblesse. Elle délivre de la jungle”. 

André Comte-Sponville:  Vivre. Traité du désespoir et de la béatitude – t. 2 (PUF);

Paul Virilio: Ce qui arrive, Ed. Galilée, 2002 [p 45: “(…) la société de consommation (…) avec ses ‘nouvelles’ valeurs que ne sont que les anciennes à l’envers, une mise en scène de la transgression des péchés capitaux (…) devenant progressivement les règles de conduite d’une époque inconsciente des règles qe’lle recèle”] 

Michael Young: The Rise of the Meritocracy (Penguin). 

(réd. 14092009)